Ils ou elles ont lu

 

UN CHANT D'AMOUR Israël-Palestine une histoire française  Ed. La Découverte avril 2017

C’est une relation spéciale, faite d’amours et de haines, de tensions et non-dits, de collusions et d’incompréhensions qu’explorent  le journaliste Alain Gresh, ancien rédacteur en chef du Monde diplomatique et spécialiste reconnu du monde arabe, et Hélène Aldeguer, dessinatrice et illustratrice.  L’ouvrage raconte un demi-siècle de relations franco-israélo-palestiniennes. Il dévoile non seulement comment Paris a joué un rôle diplomatique central dans le conflit israélo-arabe, mais également comment ce conflit est très tôt devenu une passion française “. Ce livre m'a beaucoup appris sur le rôle des différents présidents français dans le conflit israélo palestinien (…) Depuis un demi-siècle la France s'est acquis la réputation d'être « pro arabe » et « pro- palestinienne ». Certains la décrivent comme profondément anti israélienne, voire antisémite. Ce livre raconte une histoire différente. Il décrit les relations tumultueuses et parfois contradictoires que la France a entretenues avec le Proche Orient. Il dévoile le rôle diplomatique qu'a joué Paris pendant des décennies dans le conflit puis son progressif effacement.      Martine. R.

 

 

L’Attentat – Yasmina Khadra

 

Amine Jafaari, éminent chirurgien arabe naturalisé israélien, semble au faite de son intégration et de son bonheur quand un attentat-suicide vient tout lui prendre : sa femme n’est autre que la kamikaze. Face au rejet d’une société d’accueil devenue paranoïaque à son égard, le docteur Amine tremble de rage et de tristesse : comment admettre que l’horreur vient d’être commise par l’être le plus cher au monde, qu’on croyait connaître mieux que quiconque ?

 

Pour le savoir, il lui faudra mener  l’enquête seul pour remonter aux origines de la souffrance et de la colère désespérée du peuple palestinien.

Pierre BH

 

Curé à Gaza – Manuel Musallam et Jean-Claude Petit

 

Manuel Musallam, né en 1938 à Ramallah, fut le prêtre de la communauté chrétienne de Gaza. Lui qui a connu l’humiliation, a assisté aux pires exactions et vécu avec l’extrême pauvreté, il se définit comme « un assoiffé de justice et un affamé de la paix ». Il revient ici sur sa vie de prêtre, de témoin du conflit et de la souffrance de son peuple avec Jean-Claude Petit, ex-directeur du mensuel La Vie. Ce livre transmet le message qu’il a défendu et porté auprès de toutes les communautés, de tous les responsables politiques et religieux : la fraternité, l’importance du pardon et du dialogue inter-religieux. Avec beaucoup de colère, un conflit où les plus faibles, femmes et enfants, sont les plus victimes principales, et appelle l’Occident à assumer une part de responsabilité bien plus grande que ces dirigeants ne le laissent penser.

Pierre BH

 

POUR L’AMOUR DE BETHLEEM – Ma ville emmurée

 

Vera BABOUN avec Philippe DEMENET

Bayard Edition 2016

 

Vera BABOUN est très croyante et son récit en est empreint. Elle nous décrit son histoire familiale et son parcours de femme intellectuelle et engagée dans la vie de sa ville dont elle a été élue maire en 2012.

 

Le gouvernement israélien veut nier l’existence de ce peuple qui résiste aux défis affrontés quotidiennement : les aberrations administratives, les droits de propriété piétinés.

 

Les mots « emmurement » est très présent dans son récit. Elle craint l’emmurement intérieur de ses compatriotes, le confinement, l’occupation crée le sentiment d’exil dans son propre pays.

 

 

Le livre démontre la force du peuple palestinien, la grande place donnée à l’éducation.

Martine R

 

Walid Khalidi, Nakba 1947-1848, Paris, Sindbad, Actes Sud, 2012.

 

Cette suite d’extraits de textes, écrits de 1959 à 1993, témoigne de la rigueur de la démarche de l’historien palestinien. Il s’appuie sur la chronologie des versions sionistes, sur des documents d’archive arabes et israéliens et démontre que la première guerre de Palestine a été déclenchée par les sionistes peu après l’adoption par l’ONU du plan de partage de novembre 1947 avec pour objectifs d’occuper le territoire attribué aux Palestiniens et d’obliger ceux-ci à quitter leurs terres. Ce n’est qu’en 1949, lorsque le problème des réfugiés vint altérer leur image, que les dirigeants sionistes inventèrent l’existence d’un soi-disant ordre d’évacuation donné par les arabes, afin de se dédouaner et faire porter la responsabilité du départ sur les victimes elles-mêmes.          Bernard M.

 

 

Shlomo Sand, Comment le peuple juif fut inventé, de la Bible au sionisme, Paris, Fayard, 2009.

 

Ce livre, écrit par un professeur à l’université de Tel-Aviv, est vif, original et décapant. Il nous entraine dans une histoire sur la longue durée des juifs, évalue le récit de la Bible à l’aune des découvertes de la recherche académique, s’interroge sur la réalité de la dispersion des Juifs après la destruction du Temple en 70. Il en vient à se demander si le peuple juif possède quatre mille ans d’âge, ou si il est né sous la plume d’auteurs du XIXème siècle écrivant un roman historique. Cette interrogation l’amène à critiquer la politique identitaire de son pays : le concept d’Etat juif est-il fondé ? Pourquoi cet Etat n’a-t-il pas réussi à se constituer en une république appartenant à ses citoyens, quelles que soient leurs croyances ?          Bernard M. 

 

 

Leila Shahid, Michel Warschawski, Dominique Vidal, Les banlieues, le Proche-Orient et nous, Paris, Editions de l’Atelier, 2006.

 

Ce livre, présenté sous forme de dialogues et de réponses à des questions, fait suite à une tournée des trois auteurs en France, rencontrant plus de 18 000 personnes en meeting ou dans des réunions plus informelles. Il parle des sociétés israélienne et palestinienne, de l’occupation, de la résistance, des inégalités qui rongent la France entre ses centre-ville et ses banlieues, des exclusions. Les auteurs privilégient le « vivre ensemble ». Certes, depuis la parution du livre, bien des situations se sont pérennisées, mais les situations politiques ne sont plus les mêmes qu’à l’époque du départ de Sharon et de celle des émeutes des banlieues, Sarkozy étant ministre de l’intérieur. Un document très intéressant et daté.          Bernard M.

 

 

Pierre Blanc, Jean-Paul Chagnollaud, Sid-Ahmed Souiah, Atlas des Palestiniens, un peuple en quête d’un Etat. Paris, Autrement, 2014.

 

Ce livre présente plus de 120 cartes et infographies permettant de comprendre la genèse, l’évolution, l’actualité et les possibilités d’évolution de la situation des Palestiniens dans l’espace du Proche-Orient. Il est divisé en quatre parties : histoire (depuis les Ottomans) et politique ; population et société ; les territoires ; la paix dans l’impasse. Ce beau travail, complet et fouillé est indispensable pour comprendre une situation présente totalement asymétrique, situation faite de la politique des faits accomplis menée par Israël et de la division idéologique et territoriale des Palestiniens. Les perspectives d’évolution interne paraissaient bloqués… avant la présidence Trump.  Bernard M.

 

 

Ben White, Etre Palestinien en Israël, ségrégation, discrimination et démocratie, Paris, La Guillotine, 2015.

 

Ce livre traite de la situation des Palestiniens au sein de l’Etat d’Israël. On y suit, de manière précise et argumentée, la politique conduite par un pays depuis sa fondation à nos jours. Les formes peuvent varier, les étapes, relatées avec précision, différer, mais les discriminations sont constantes au sein d’un Etat qui se définit non comme peuplé de citoyens, mais comme un « juif ». La thèse, convaincante, de l’auteur est qu’Israël n’est pas une démocratie mais un espace de domination d’un groupe religieux. Il tient donc cet Etat comme responsable du crime d’apartheid et ne voit pas de perspective de paix avant qu’il n’y ait établissement d’une égalité totale entre palestiniens d’Israël et citoyens juifs.

Bernard M.

 

« Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde. » Albert Camus

L’historien et journaliste Dominique Vidal, a écrit ce livre en réponse à Emmanuel Macron   qui a déclaré, le 16 juillet 2017, dans son discours de  commémoration au  Vél’ d’Hiv’ : 

« Nous ne céderons rien à l’antisionisme, car il est la forme réinventée de l’antisémitisme. » 

 

 En 3 chapitres , dans un petit livre, bien documenté et chiffres à l'appui , il fait l'histoire du sionisme, de l’antisionisme et de l’antisémitisme. Il montre que antisionisme et antisémitisme sont bien deux concepts différents.   

Comme le rappelle l’auteur, l’antisionisme est une opinion, tandis que l’antisémitisme est un délit. L’antisionisme a été et reste le positionnement de nombreux Juifs et la grande majorité d’ entre eux rejetait le projet d’État juif jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.   Il estime que l'antisémitisme est en recul constant depuis 1945, jusqu’à être devenu marginal aujourd’hui, en France. Il n’exclut pas pour autant la persistance de préjugés, ni de pics de violences. 

Il évoque le BDS, . Il rappelle qu’aucune loi n’interdit le boycott en France. « Il n’existe qu’une circulaire ministérielle signée par Michèle Alliot-Marie, ministre de la Justice en 2010, appelant les parquets à sévir. Sur des centaines d’actions BDS en France, il n’y a eu que douze procès dont dix se sont soldés par un acquittement » ; « La condamnation des militants de Colmar, confirmée par la Cour de cassation, a été portée devant la Cour européenne des droits de l’homme qui défend la liberté d’expression et d’association . » (En 2009 et 2010, des militants avaient distribué aux clients d’un magasin Carrefour des tracts appelant au boycott des produits en provenance d’Israël ).   Sylvie. D.

 

EDWARD W. Saïd, A contre-voie, le serpent à Plumes, 2002

 

A contre-voie nous plonge dans l’univers Saïdien. Touché d’une maladie incurable, l’auteur décide de nous dévoiler ses mémoires. On entre dans l’intériorité du petit garçon qui devient un homme. Le lecteur se confronte à la complexité du personnage. Dès son plus jeune âge, E. Saïd se cherche à travers des questions existentielles qu’il se pose. Il s’ouvre sur le monde à travers sa multiculturalité et son multilinguisme. Il est amené à se questionner sur son identité, sa sexualité et son intellectualité. On découvre une personne ordinaire qui, à travers ses réflexions, devient extraordinaire.

            Oumayma H.