Notices du GT de l’AFPS Numéros dans le fonds des livres cités : 125 – 126 – 32 – 16 – 30 – 55 – 54 – 34 – 47 – 21 – 5 -
Ziad Medoukh publie « Etre non-violent à Gaza » aux éditions Culture et Paix 125
Ziad Medoukh est bien connu en France en tant que professeur de français, chercheur, poète et écrivain. Son dernier livre « Être non-violent à Gaza » présente et analyse l’initiative de la grande marche du retour qui exprime les revendications légitimes des 2 millions d’habitants de la bande de Gaza : la fin du blocus Israéliens qui dure depuis plus de 13 ans, et la réalisation du droit au retour des réfugiés concernant conformément au droit international.
Son livre s’attache à montrer l’extrême vitalité du peuple Gazaoui : la bande de Gaza est une région en souffrance permanente, mais qui s’accroche à la vie malgré tout car comme le dit Mahmoud Darwich « nous aussi nous aimons la vie… quand nous en avons les moyens ».
Le livre apporte une information et une vision tout à fait intéressantes, que ce soit sur la culture palestinienne ou sur le rôle et la place des femmes en Palestine.
Michel Basileo
« Le Pouvoir de la Musique - une enfance entre pierres et violon en Palestine » 126
Ce livre, sorti en librairie le 2 janvier, a retenu notre attention pour deux
raisons : d’une part, il retrace l’étonnante aventure de l’association franco-palestinienne Al
Kamandjâti (le violoniste) et de son
fondateur Ramzi Aburedwan.
D’autre part, il nous livre avec rigueur une série d’informations - souvent inédites - sur l’histoire de la Palestine, en particulier depuis la fin des années
70.
Atlas des Palestiniens - Un peuple en quête d’un Etat 32
Une présentation sobre, didactique et très équilibrée des problématiques
essentielles : l’histoire et la Nakba, les réfugiés, la colonisation, Jérusalem, la démographie, le pillage des ressources naturelles, le mur, l’échec des négociations politiques, avec une
conclusion en forme d’impuissance. Autrement, 2011, 80 pages, 17 euros.
Extrait de la revue de presse de Limousin Palestine (AFPS)
Autrement, 2011, 80 pages, 17 euros.
Palestine Israël : un Etat, deux Etats ?" 16 - 30
L’ouvrage Palestine Israël : un Etat, deux Etats ? rédigé sous la direction de Dominique Vidal vient d’être publié aux éditions Sindbad.
Israël
et la Palestine doivent-ils former un, ou deux Etats ? Soulevé dès le début du XXe siècle, ce vieux débat revient au premier plan de l’actualité. Et pour cause : plus de six décennies
après le plan de partage de la Palestine (1947), plus de quatre après l’occupation de la Cisjordanie et de
Gaza (1967), et près de vingt ans après les accords d’Oslo (1993), Israël continue de coloniser la Palestine mandataire. Autrement dit, ni la lutte armée ni le combat politico-diplomatique n’ont
réussi à réaliser l’autodétermination du peuple palestinien.
Face à l’intransigeance du gouvernement israélien et à la pusillanimité de la “communauté internationale”, comment réussir demain ce qui a échoué hier ? Cette question, née de l’échec même du prétendu “processus de paix”, de nombreux Palestiniens se la posent, et avec eux beaucoup de leurs amis à travers le monde. Et quand bien même l’Organisation des Nations unies, en cet automne 2011, accueillerait enfin l’Etat de la Palestine en son sein, la question de l’avenir institutionnel des deux peuples se trouvera au centre des futures négociations.
Clarifier les enjeux de ce débat, voilà le but de cet ouvrage collectif qui en approfondit toutes les dimensions : juridiques, démographiques, économiques, politiques et diplomatiques. Pour peser atouts et faiblesses des différentes solutions, neuf spécialistes, choisis à la fois pour leur compétence reconnue et la diversité de leurs sensibilités, font le point : Gadi Algazi, Isabelle Avran, Monique Chemillier-Gendreau, Youssef Courbage, Leila Farsakh, Farouk Mardam Bey, Julien Salingue, Dominique Vidal et Raef Zreik.
Jours tranquilles à Gaza de Karim Lebhour ; Chroniques d’une prison-sur-mer 55
Voici un ouvrage qui se consomme comme un parfait stimulant contre la banalisation du conflit israélo-palestinien.
Jours tranquilles à Gaza, paru aux éditions Riveneuve, et à Média Plus pour l’Algérie, est la chronique au quotidien d’une aventure journalistique vécue sur le front. Karim Lebhour, reporter indépendant, installé depuis 2007 en Israël et en territoires palestiniens, raconte avec des mots simples et forts le quotidien des habitants de cette prison surpeuplée, pris entre le marteau de Tsahal et l’enclume du gouvernement islamiste de Hamas. Le fil du récit commence avec la prise du pouvoir par le Hamas, début de l’été 2007. Avec la neutralité d’un reporter, Lebhour montre le revers de la médaille et dépeint une guerre sans gloire entre les frères ennemis.
Les Gazaouis sont pris en otages par deux guerres dans un territoire minuscule : celle menée par Israël contre la Palestine et celle opposant le Fatah au Hamas. Ce n’est pourtant pas l’Afghanistan, affirme l’auteur qui raconte, de façon anecdotique, l’absurdité des actes des chenapans miliciens, notamment à travers le rapt d’étrangers ou encore l’enlèvement de Sabrina, la lionne du zoo, par des gangsters, symbole de l’anarchie qui régnait dans les territoires palestiniens après le retrait de l’armée palestinienne. Pour le lecteur algérien, bien au fait de l’actualité palestinienne, les chroniques de Lebhour offrent mieux que des comptes rendus routiniers des agressions israéliennes. Les portraits de Gazaouis et la foultitude de témoignages accordent au lecteur la proximité du regard. Qu’est devenue la vie depuis le retrait d’Israël ? Deuil perpétuel, restrictions absurdes et désolation indescriptible, du déjà-vu certes, mais dans ce livre chaque page nous surprend.
Système D
Le blocus prive la population de presque tout et jusqu’au chocolat, les instruments de musique, les macaronis et les cigarettes, susceptibles d’être utilisés à des fins hostiles selon l’armée israélienne ! Pas de bougies non plus pour faire face aux longues et quasi quotidiennes coupures d’électricité. Face à cela, les Gazaouis font preuve d’une incroyable débrouillardise : les moteurs à gaz et à piles électriques remplacent les combustibles en pénurie. Mais ce sont surtout ces centaines de tunnels, creusés à Rafah par des trafiquants, que nous fait rencontrer l’auteur qui ravitaillent Gaza. Se riant des clichés servis par des médias étrangers, comme ces Américains qui auraient payé une simulation d’une opération de creusement de tunnels à Rafah, ces chroniques montrent un Gaza insoupçonnable.
La
résistance s’improvise. Le CCF, dernier espace culturel, offre des projections de films et cocktails pour une élite sevrée de tout. Des restaurants résistent et offrent des moments clandestins
d’évasion aux résidus de la bourgeoisie. La vie continue face à l’acharnement de Tsahal et à la nouvelle vague d’intolérance incarnée par les patrouilles de la pudeur de Hamas qui multiplient les
oukases contre les femmes, les fumeurs de narguilé et les joueurs de cartes.
A Gaza, il y a aussi Nasser qui s’est entraîné sur les seuls 200 mètres protégés devant chez lui avant de partir aux Jeux olympiques de Pékin, ou encore Jawdat qui a créé un musée archéologique
pour la ville. En évitant les sentiers battus, le récit émouvant de Karim Lebhour réussit à livrer une image fraîche et réaliste de la vie des Gazaouis et de cet immense fiasco politique menacé
par la caricature.
"Jours tranquilles à Ramallah" de Gilles Kraemer 54
A lire et à faire lire :
C’est un petit livre facile à lire, pas besoin d’être un expert en politique moyen- orientale - environ 120 chroniques qui vont de quelques lignes à une page- écrit par Gilles Kraemer qui,
pendant trois ans, a vécu et travaillé à Ramallah comme directeur du centre
culturel franco-allemand de novembre 2004 à juillet 2007.
Loin des médias, des politiques et au plus près des gens, l’auteur nous livre des chroniques du quotidien, où le léger côtoie le tragique, la beauté voisine avec la mort, les larmes avec l’humour, et où les nuits et les fêtes sont souvent troublées par le bruit des fusillades et des grenades. Que ce soit Lessive de printemps, Auprès de ma blonde, Chaos sécuritaire, Visa non grata, Incursions nocturnes ou Citron à la menthe, chaque chronique est un témoignage de la vie ubuesque, tragique, folle, absurde que vivent les Palestiniens et leurs amis sous occupation israélienne mais aussi une preuve de la vitalité de la société palestinienne et de ses capacités de résistance.
Je ne
résiste pas au plaisir de vous livrer quelques lignes de « Un village tellement agréable » :
« Il est un village palestinien, près de Jérusalem Ouest , dont les habitants ont été chassés en 1948 par l’assaut des bataillons israéliens...il est devenu aujourd’hui une charmante cité
d’artistes israéliens...qui ont restauré les lieux avec gout et souci du détail . Bassem professeur de psychologie à l’université de Bir Zeit, en est originaire. Un jour qu’il le confiait à une
collègue psychologue israélienne qui y habite- femme de gauche, forcément de gauche- il fut désarmé par la réaction de son interlocutrice : « Mais pourquoi êtes vous donc parti ?
S’étonna-t-elle. C’est un village tellement agréable !
Aucun grand éditeur n’a voulu du livre. Tous l’ont trouvé « intéressant, bien écrit, sensible etc etc » mais... collection de l’année bouclée ou .trop de livres sur le sujet, ou pas assez de public pour ce type d’ouvrage... » (en gros ça ne rapporterait pas assez) Seul un petit éditeur - Riveneuve éditions- a bien voulu le publier.
Alors pour faire mentir les « grands » éditeurs et surtout lire un bon bouquin...achetez le vite.
Colette Berthès
La révolution sioniste est morte. Voix israéliennes contre l’occupation, 1967-2007 34
Voici quelques textes, réunis par M. WARSCHAWSKI, sur le thème du rejet de
l’occupation.
Certains sont an-ciens (1967), d’autres plus récents, des voix qui font mal, comme éternellement perdues dans un flot d’indifférence et de cynisme
géopolitique.
Les banlieues, le Proche-Orient et nous 47
Depuis trois ans, le Proche-Orient s’enfonce dans le drame. En France, les quartiers dits « sensibles » s’embrasent. Pendant ce temps, Leila Shahid, Michel Warschawski et Dominique Vidal dialoguent avec plus de 18 000 personnes au cours d’une « tournée des villes et des banlieues ». Leur but : dépassionner afin de mieux comprendre... et mieux agir sur la situation, là-bas comme ici, pour que l’emporte le taayoush - ce terme arabe qui signifie « vivre ensemble ».
De grandes assemblées en rencontres plus intimes, tout a été mis en débat : les sociétés palestinienne et israélienne, l’occupation militaire, attentats-suicides, la résistance populaire, la solidarité des pacifistes israéliens et internationaux...
Le dialogue a aussi porté sur ces inégalités qui rongent le modèle républicain français - une crise sociale doublée d’une crise postcoloniale, symbolisée par les discriminations qui, dans tous les domaines, frappent les enfants de l’immigration.
C’est ce débat que Leila Shahid, Michel Warschawski et Dominique Vidal poursuivent ici. Pour contribuer à faire tomber tous les murs, réels comme symboliques, qui nous empêchent de sortir de nos tribus et de vivre ensemble.
Leila Shahid est anthropologue. Déléguée générale de la Palestine en France de 1993 à 2005, elle est actuellement à Bruxelles ambassadrice de la Palestine auprès de la Belgique, du Luxembourg et de l’Union européenne.
Michel Warschawski est journaliste, militant israélien anticolonial, fondateur du Centre d’information alternative palestino-israélien.
Marwan Barghouti
La Promesse. Ecrits de prison 2002-2009 21
Le livre du dirigeant palestinien, incarcéré dans une prison israélienne depuis 2002 et condamné à 5 fois la perpétuité, est composé de ses principales déclarations, interviews, interventions politiques ; ainsi que de sa plaidoirie lors de son procès, un procès qui, si l’on se réfère aux nombreux observateur étrangers qui y étaient présents, a bafoué les règles élémentaires du droit international.
« La promesse- Ecrits de prison 2002/2009 » a été édité en 2008 à Ramallah par le comité de soutien de Marwan Barghouti et de tous les prisonniers palestiniens. Il est pour la première fois disponible pour un public non arabophone. Pour l’édition française, les éditions Arcane 17 ont fait le choix d’y rajouter l’adresse datée du 4 août 2009 que Marwan Barghouti a adressé au VIème congrès du Fatah qui a eu lieu cet été (2009) en Cisjordanie. Lors de ce dernier congrès, le leader palestinien a été élu pour la première fois à l’instance suprême du mouvement.
Aude Signoles 5
Les Palestiniens Idées reçues
Un bon bouquin sur de fausses idées
Le principe de la collection Idées reçues est de s’emparer, autour d’un sujet donné, de
« vérités » admises comme telles par le plus grand nombre, souvent entendues et parfois assénées et répétées à l’envie dans les
médias, pour passer ces idées « issues de la tradition ou de l’air du temps » à l’épreuve des faits. (…)
Dans ce petit livre dense, l’auteur ne
cède jamais à la facilité du contre-pied, forcément attendu, sur ces idées reçues. Les pages consacrées à la démocratie et à la corruption témoignent de la justesse et de la finesse d’analyse de
cette chercheuse qui a passé plusieurs années sur place. On relève au passage la présence
heureuse de quelques informations inconnues du grand public, par exemple la diversité des modes de résistance employés par le peuple palestinien, ou l’important indice de fécondité
chez les colons...
Seul bémol, outre le glossaire un peu léger et la faiblesse en cartes (pourtant nécessaires quand il s’agit de parler de la Palestine), quelques idées reçues auraient peut-être mérité meilleure formulation, telle « Les Palestiniens sont tous musulmans » qui traite en fait une autre idée souvent entendue : les chrétiens palestiniens seraient malmenés par leurs compatriotes musulmans. (…)
Au final, Les Palestiniens d’Aude Signoles, qui a eu le temps d’intégrer le retrait de Gaza mais pas l’élection du Hamas (« Les mouvements islamistes aspirent à diriger la Palestine », p.93, vaut d’être lu à la lumière de cette élection) s’avère être un bon outil pour un public non militant, comme l’est vite devenu Les Palestiniens dans le siècle d’Elias Sanbar (Découvertes Gallimard,1994, remis à jour depuis). A offrir à tous ceux dont la connaissance de la question palestinienne se résume à ce qu’en disent les grands » médias et notamment la télévision.
Emmanuel Riondé